Famille franco-japonaise

Enfant franco-japonais, le marathon des prénoms

Dans cet article, je vais vous expliquer de quelle façon mon mari et moi avons décidé des prénoms de notre fils, mais sans pour autant les dévoiler. Même si le Japon n’a pas la culture des deuxièmes prénoms comme en Occident, nous lui avons quand même donné deux prénoms pour bien marquer ses origines et son héritage culturel. Cependant, ce n’est qu’après des mois de réflexions que nous en sommes arrivé à cette décision. En effet, pour ne pas nous faciliter la tache, nous avions également des conditions.

  • Des prénoms qui soient bien français/japonais (donc pas anglophones ou autre),
  • Facile à prononcer dans les deux langues, qui ne soient ni trop courant ni trop démodé,
  • Pas trop difficile à écrire en kanji
  • Que le total de ses traits en contienne quinze. En effet au Japon, selon le nombre de traits des kanji du nom de famille il est recommandé que le/s kanji du prénom ai/ent tant et tant de traits afin que cela porte « chance » à l’enfant. Mais, de nos jours, tout le monde ne respecte pas cette façon de faire.

Prénoms français ou japonais ?

Bien avant d’apprendre le sexe du bébé, nous cherchions des prénoms mixtes qui existent dans les deux langues. Par exemple, Mari, Ema, Erika, Rui (Louis), Toma, mais dans cette optique le choix est assez restreint et rien de nous plaisait. Puis à six mois de grossesse, nous avons su que nous attendions un garçon alors nous avons pu nous concentrer sur les prénoms masculins.
Pour ma part, depuis mes années collèges, j’avais un coup de cœur pour un prénom français en particulier. Celui-ci me plaisait autant pour son orthographe, sa sonorité que pour ce à quoi il faisait référence. Ainsi je m’étais toujours dis que si j’avais un garçon, je l’appellerai absolument comme ça, puis y étant attachée, ça m’embêtait de « l’abandonner » après tant d’années à le garder bien au chaud. Heureusement, mon mari l’aimait bien donc il n’a pas mis de véto. Il ne nous restait donc plus qu’à trouver un prénom japonais, que nous avons mis beaucoup de temps à choisir.
Les mois passaient, j’avais des idées, mais mon mari n’y adhérait pas tout comme je n’adhérait pas à ceux que mon beau-père nous proposait. Finalement, mon mari s’était dit que le prénom français suffirait amplement car qu’il n’était pas difficile à prononcer pour les Japonais. Puis je me suis mise à cogiter sur l’avenir de mon fils.

Prénoms = identité et intégration

Le Japon est un pays conservateur, il y a beaucoup moins d’Étrangers et de métisses qu’en Europe et qu’aux Etats-Unis. De ce fait, niveau mentalité, malgré le fait qu’il y ait de plus en plus de mariage internationaux, le Japon reste moins ouvert que nous dans certains domaines ainsi l’intégration peu être parfois plus difficile. Mon fils porte le nom de son père qui, par chance, s’accorde bien avec son prénom français, mais je m’inquiétais à propos de deux choses.
Tout d’abord, j’avais peur que plus tard à l’école, il ait plus de risques de devenir un souffre-douleur. Malheureusement l’ijime reste encore très présent dans les écoles bien que beaucoup se murent dans le silence au lieu d’en parler. Puis concernant son shuukatsu (la recherche du travail que les étudiants japonais doivent faire pendant leur dernière année universitaire), je me suis dit qu’il serait peu être victime de discrimination, qu’à cause de son unique prénom français les entreprises / employeurs le considéraient plus comme un Étranger que comme un citoyen japonais né et ayant grandi sur le sol nippon. J’avais entendu dire que souvent les entreprises pensent que les métisses ont « moins » de capacités que les Japonais surtout concernant la maîtrise de la langue et des kanji et que donc ils leur faisaient moins confiance. 

Adapter les prénoms aux deux cultures

Le prénom d’un enfant est important et loin d’être anodin, car c’est pour la vie et selon le choix des parents il peut y avoir des conséquences. Comme moi, vous avez déjà du entendre des faits divers ou des juges ont interdit à certains parents d’appeler leur enfant un tel un tel. Bien, c’est pour ces raisons, pour ne pas risquer de mettre des bâtons dans les roues de mon fils que je voulais vraiment que son premier prénom soit japonais et donc relayer le français en deuxième position.
Tout en étant consciente qu’en lui donnant deux prénoms, ceux-ci seraient collés. En effet au Japon, n’ayant pas la culture des deuxièmes prénoms, il les colle à n’en former qu’un ce qui fait que quand on nous appelle à la mairie, à la banque ou chez le médecin, les Japonais nous les prononcent tous, quitte à trébucher dessus. Donc si vous avez deux voire plus de prénoms, ils diront tout. Mais pour la vie de tous les jours le premier prénom suffit, et quand mon fils sera scolarisé je préciserai qu’il ne sera pas nécessaire d’utiliser son prénom français.
C’est alors que tous les jours je réfléchissais à un prénom avec un kanji précis qui me plaisait beaucoup de part sa signification et son écriture. Puis un soir à presque neuf mois de grossesse, j’ai trouvé LE prénom que mon mari, ma famille et ma belle-famille ont tout de suite aimé. Il est joli, doux, ni trop vieux ni trop courant, ses deux kanji ne sont pas difficiles à écrire, bien que le total de ses deux kanji contienne un trait en plus, mais tant pis. Adjugé, vendu, l’affaire était close, nous avions nos deux prénoms, le japonais Y et le français R. Notre petit garcon pouvait arriver l’esprit tranquille, nous étions prêts.

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0 commentaire

  1. C’est effectivement plus difficilr qu’en occident! On s’est contente de prenoms francais, prononcable par les anglo saxons.

  2. Ça m’intrigue, je me demande quels prénoms vous avez choisi ! (tout en comprenant bien qu’il vaut mieux ne pas les révéler)
    C’est tout un cheminement pour vous avec cette double culture qu’aura l’enfant. Et c’est vrai que ce sont des choses qui demandent plus de réflexion pour vous, surtout pour éviter les moqueries. J’aime les prénoms féminin avec le caractère 愛, mais bien sur en France, quelqu’un qui a le son « aïe » dans son prénom ça sera pas forcément drôle…
    Pour ma part je n’ai pas de deuxième prénom mais un nom de famille à particule ce qui intrigue un peu mes interlocuteurs ^^
    De la même manière, quand j’ai expliqué à des amies Japonaise que j’avais un parrain et une marraine, ça les avait étonné et je devais leur expliquer ce que c’était, quel rôle ils avaient dans ma vie etc…
    Quoi qu’il en soit, avoir une double culture est une grande chance !

    1. Comme prénoms japonais qui passeraient moins bien en France il y a aussi Mami, Ami et Sora.. Dans la pouponnière ou mon fils était, un petit garçon s’appelait Rion (prononce lion a la française et non a l’anglaise.)
      Oui la religion étant aussi différente, ils ne connaissent pas l’importance des parrains/marraines^^

  3. Voilà tu as soulevé ma curiosité maintenant 😉

  4. On le saura bientôt ^^

  5. duparque bernadette a dit :

    Oui, vous piquez notre curiosité !…Très mignon ,la petite menotte !

  6. Zoe a dit :

    Bonjour, mais quel est donc ce joli prénom? Vous attisez ma curiosité!

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