France Le Japon et moi

Ce qui me manque de la France

  • Ses paysages et ses grands espaces. Lorsque l’avion survolait Amsterdam, la France et la Suisse, c’est bien ce premier détail qui m’a frappé. L’espace, les vignes, les patchwork de beiges et de verts à perte de vue m’ont hypnotisés. Des paysages oubliés, nostalgiques. C’était juste magnifique à contempler. Les sentiments d’oppression et d’étouffement m’ont de suite quittés. L’architecture me manque aussi, je la préfère à l’urbanisme japonais. Le Japon a certes de beaux paysages, mais on en a aussi de tres beaux en France et en Europe.

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  • Les conversations anodines avec une vendeuse / une serveuse. Au Japon, le service est nickel, le client n’est pas roi, mais Dieu, ainsi rien a dire de ce cote là. Par contre, lors d’échanges j’ai toujours eu l’impression qu’il manquait quelque chose. Le contact. Ici, en caisse, tels des robots et ils font les gestes qu’ils ont à faire et répètent leurs tirades, on ne ressent rien de naturel. Alors qu’en France, c’est agréable d’échanger quelques mots avec la caissière, la serveuse ou la boulangère sur divers sujets du quotidien même si ce n’est pas avec tous le monde. 

 

  • L’accessibilité de la langue. Je n’aime pas dire que je parle couramment japonais car je sais que j’ai encore des lacunes cote grammaire et vocabulaires spécifiques, mais je le maîtrise suffisamment bien pour ne pas être handicapée dans ma vie quotidienne. Néanmoins il faut avouer que ça fait du bien d’être entourée de sa langue maternelle, écrite ou orale. Ne pas se poser de questions, s’exprimer spontanément, ne pas avoir à penser à comment tourner telle ou telle phrase en fonction de la personne. Ça m’a fait comme un poids en moins, je me sentais moi-même, libre de dire ce que je veux comme je le veux sans avoir peur que mon interlocuteur puisse mal l’interpréter.

 

  • Le son du clocher des églises. Ça peut paraître bête, mais avant ce retour-ci en France je n’avais pas remarqué que ce son était absent de mon quotidien japonais. Mon fils a d’ailleurs eu un coup de cœur pour les ding dong comme il dit. Peu importe le lieu, des qu’il étendait les cloches sonner il se figeait, écoutait attentivement et comptait le nombre de retentissements. Apercevoir un clocher au loin était une excuse pour se promener, une invitation à s’y rendre. Depuis notre retour, il réclame ses cloches, des qu’il aperçoit une tour « ressemblant » à un clocher, il dit « ding dong cassé » quand il remarque qu’aucun son ne s’en échappe.

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  • La nourriture. Ahhh le bon pain, la bonne charcuterie, les spécialités alsaciennes, quel plaisir pour mes papilles. J’avoue que même les grands rayons de yaourts et de fromages me font souvent de l’œil avec tous leurs choix alors que je n’ai jamais été tres laitage. A chaque retour en France je fais une liste de ce que je voudrais manger, mais comme la cuisine française est plus grasse que la cuisine japonaise, il vaut mieux y aller doucement sous peine que l’estomac ne supporte pas, je parle en connaissance de cause ! ^^’

 

  • Puis bien sur le plus important, ma famille et mes amies. Comme vous devez vous en douter, être loin de ses proches est bien le plus difficile à supporter pour les expatriés quoique certains le vivent mieux que d’autres. Pour ma part, ma famille et la vie française me manquent de plus en plus. Plus le temps passe et plus je voudrais vraiment rentrer vivre en France. Lors de mon séjour, je m’imaginais déjà avoir un petit appartement, mon fils en maternelle, passer enfin mon permis, chercher du boulot etc. Même s’il y a des choses qui me manqueront du Japon et des choses auxquelles j’aurais du mal à me réhabituer en France, je me sens prête à rentrer et à tout quitter. Bien sur les amies que je me suis fait ici me manqueront aussi. Cohabiter avec une culture et une mentalité si différentes de celles dans laquelles on a grandi c’est quand même pas facile. Au bout de 6 ans et demi sur le territoire nippon je ne m’y vois pas dans 10-20 ans… Mon mari ne souhaite vivre en France alors que je lui avais dit qu’un jour il se pourrait que je veuille rentrer. Ce n’est vraiment pas évident. A cheval sur deux pays, dans lesquels nous sommes à la fois chez nous et à la fois étrangers. C’est étrange. Au final auquel appartenons-nous vraiment ?

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8 commentaires

  1. Très joli billet. C’est un plaisir de vous lire.

  2. Sara Rouba a dit :

    Très bel article ♡ dommage qu’on n’est pas eu l’occasion de se voir mais j’ai cru comprendre que tu était très occupée donc c’est compréhensible. Dans tous les cas je te souhaite bonne continuation et peut être à la prochaine. Bisous

    1. Merci. Désolé, mais effectivement j’ai été tres occupée pendant mon séjour, sur un mois je n’ai du passer que 3 jours de « glandage » chez moi^^’

  3. C’est rigolo, je compte à chaque fois que les cloches retentissent pour donner l’heure pile. 😆
    Passer d’un pays à l’autre ne doit pas être facile… C’est pour cela que chaque fois que tu reviens en France, tu dois profiter à fond de l’instant présent. 😉

  4. Konotori a dit :

    Ce ressenti est celui de nombreux « expat ». Autour de moi, tous ceux que je connais qui sont partis vivre au Japon sont revenus en France, ou sont partis vivre dans d’autres pays. Ce n’est que lorsqu’on quitte son pays et ses racines, que l’on se rend compte des liens qui nous attachent à l’endroit d’où nous venons. Et il y fait bon revenir 😉

    1. Exactement ! C’est toujours quand on « perd » ce quelque chose qu’on se rend compte qu’on y tient plus qu’on ne le pensait.

  5. tetoy a dit :

    Dur de planifier l’avenir :/ Tu sais ce que tu veux et ton mari aussi. Trouver le juste milieu n’est pas évident. J’espère que vous arriverez à trouver un accord.

  6. Jenck a dit :

    C’est vrai qu’avec le confinement,jai remarqué que beaucoup de passionnés de japon et d’autres cultures, de voyages et de dépaysement, en ont profité pour bouger autour de chez eux et quand ce fut permit dans leur pays. Pour finalement se rendre compte qu’autour de nous il y a aussi de belles choses 🤩 jai même découvert pleins de chouettes adresses près de chez moi, en 20 ans je n’en connaissais même pas l’existence ! Quand pour certains je passais pourtant devant 😯

    Cest difficile en effet de se décider, quand tu as une situation stable et que tu vas devoir tout quitter pour être dans le flou a durée indéterminée quelques temps (retrouver un boulot, une maison, l’école de ton fils..)
    Mais si dans le pays où tu te trouves tu ne ty sens toujours pas à ta place, que tu penses quelle tattend ailleurs, malheureusement il va falloir céder un jour ou l’autre à quelques compromis 😅 il ne faut pas que tu te sentes prisonnière de ta situation, comme tu disais pour la langue japonaise craindre de l’apprendre à ten dégouter. Ca serait dommage que tu en vienne à détester le japon

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